Le 19 avril 2007, un nouvel ordre militaire israélien, signé par le commandant des Forces de Défense d'Israël de Judée et Samarie (IDF), le général de division Ya'eir Neve Alof, déclare 'Zone Assiégée' la ville de Nablus et 15 villages palestiniens autour. De plus, suivant cet ordre, les six principaux postes de contrôle (checkpoints) sont chargés de contrôler toutes les entrées et les sorties des Palestiniens qui habitent dans les seize aires urbaines. La 'Zone Assiegée' comprend : Zuwwata, Qusin et Nablus City, Beit Iba, Beit Wazan, 'Azmout, Al Juneid, Deir Hatab, Salem, Sarah, Askar Camp, Balata Camp, Tal, Iraq Burin, Rojeib et Kafr Qalil. La population concernée est de plus de 220000 Palestiniens (PCBS, 2007). See Map 1
Map 1: The Siege Area
Les vingt postes de contrôle militaires (checkpoints) aux limites de la 'Zone Assiégée' faisaient de cette zone l'une des plus ciblées, en Cisjordanie, par ce type de contrôle. L'ordre militaire constitue donc une réponse à la pression exercée par l'émissaire du 'Quartet', Tony Blair, et par les renseignements des E.U., qui avaient souligné la nécessité d'atténuer le siège de la Ville de Nablus et des autres villages. Si, comme établi par l'ordre militaire, le nombre de checkpoints a été réduit, sur le terrain les vingt checkpoints israéliens n'ont pas cessé de contrôler la zone et d'entraver les déplacements des centaines de Palestiniens qui traversent chaque jour ces postes de contrôle.
L'ordre
Suivant la nouvelle disposition, tout véhicule palestinien ne peut entrer ou sortir de la 'Zone Assiégée' que si en possession d'un permis délivré par le commandant des IDF ou par un autre officier autorisé. De plus, toute personne ne peut entrer ou sortir de la Zone Assiégée qu'à travers les six checkpoints indiqués dans la carte ci-dessous.
Map 2: Une Copie de l'Ordre Militaire israélien
Les effets de l'ordre militaire
L'ordre militaire israélien vient imposer le siège de la ville de Nablus et des villages autour, qui font partie de la Région de Nablus. Depuis le déclanchement de la deuxième intifada en Septembre 2000, celle-ci a été une cible particulière des Forces de Défense d'Israël. En effet, bien que l'entière Cisjordanie ait été assiégée, la situation dans la Région de Nablus était particulière. Ici, Israël a continué à resserrer le siège pendant huit ans consécutifs, ce qui a eu des lourdes conséquences sur tous les aspects de la vie des habitants.
Les principaux checkpoints israéliens dans la Région de Nablus sont: le Checkpoint Huwwara au sud de la ville de Nablus, le Checkpoint At Tur, les Checkpoints Za'tara et 'Awarta au sud et au sud-ouest de la ville de Nablus, les Checkpoints Beit Iba et 'Asira Ash Shamaliyeh au nord-ouest de la ville de Nablus, le Checkpoint Beit Furik à l'est de la ville de Nablus, le Checkpoint Shavei Shomron au nord-ouest de la ville de Nablus et qui est le seul point de passage entre les Régions de Nablus et de Jenin et enfin le Checkpoint Ma'ale Efrayim à l'est de la ville de Nablus,qui relie la Région à Jericho.
Actuellement, les Forces d'Occupation d'Israël (IOF) sont en train de renforcer les postes de contrôle autour de la ville de Nablus, tant qu'ils deviennent de jour en jour plus semblables à des postes de frontière. Le mois dernier, les bulldozers israéliens ont rasé environ 10 donum de terres autour du checkpoint Huwwara, afin d'y placer des blocs de ciments destinés à mieux contrôler les déplacements, à pieds ou en voiture, des Palestiniens qui habitent la zone assiégée. De plus, les IOF sont en train de modifier les caractéristiques du checkpoint Beit Iba, qui devient un poste de passage de frontière: il a été équipé de systèmes d'inspection et de sécurité très avancés et sa gestion a été confiée à une entreprise privée israélienne. D'ailleurs, les IOF ont bloqué plusieurs fois le transit par ce checkpoint, la dernière étant le 8 mai 2008, quand l'accès a été interdit afin de protéger les colons israéliens qui marchaient vers la colonie évacuée de Homesh pour célébrer le soixantième anniversaire de l'Indépendance d'Israël.
Conclusion
Le nouvel ordre militaire a permis à Israël de prouver à la communauté internationale ses bonnes intentions. Néanmoins, Israël ne reconnait pas les besoins essentiels des Palestiniens, car les checkpoints sont une forme d'obstruction et d'humiliation des Palestiniens dans toute la Cisjordanie et ils sont considérés comme une violation des Conventions Internationales des Droits de l'Homme. Ainsi, l'article 12 du Pacte International relatif au Droits Civils et Politiques (International Covenant on Civil and Political Rights) affirme que 'Quiconque se trouve légalement sur le territoire d'un Etat a le droit d'y circuler librement et d'y choisir librement sa residence'.
Prepared by
The Applied Research Institute – Jerusalem