Le 5 juin 1967, Israël occupe la Cisjordanie, la Bande de Gaza, le Golan syrien et la péninsule égyptienne du Sinaï. Peu après l’occupation, le gouvernement israélien a redessiné les frontières administratives des gouvernorats, effaçant le gouvernorat de Jérusalem de la carte et faisant passer les limites municipales de Jérusalem de 6,5 à 71 km², multipliant ainsi la superficie de la ville par 10,8 par rapport à sa superficie initiale, en incluant des terres de 28 villes et villages des alentours, des gouvernorats de Jérusalem, Bethléem et Ramallah. En conséquence, le gouvernorat de Bethléem a perdu 18 048 dunums de terres (18,048 kilomètres carré), dot 6844 étaient inclus dans les limites municipales des villages de Bethléem, Beit Jala et Beit Sahour.
Lorsque l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) fut créée, elle a redéfini les limites administratives des gouvernorats de Cisjordanie. D’après le nouveau tracé, le gouvernorat de Bethléem couvrait 607, 858 km², comportant cinq villes majeures (Bethléem, Beit Jala, Beit Sahour, Al Khader et Al Doha) et 70 localités, y compris trois camps de réfugiés. Aujourd’hui, le gouvernorat dispose d’une population de 176 235 habitants (PCBS 2007).
Les accords intérimaires d’Oslo II, signés en septembre 1995 par l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP) et Israël ont déterminé le retrait israélien de quelques zones de Cisjordanie et le découpage des territoires occupés en trois zones, « A », « B » et « C », désignés selon leur degré de contrôle. En conséquence, l’armée israélienne s’est retirée des terres classées en zone « A », et l’Autorité Nationale Palestinienne en a assumé le plein contrôle. Ce fut la première fois qu’un gouvernement palestinien assurait le contrôle de terres palestiniennes. En zone « B », les Palestiniens disposent du contrôle sur les questions civiles, mais Israël garde la primauté et le contrôle en termes de sécurité. Quant à la zone « C », le contrôle israélien sur l’administration des terres et concernant les questions de sécurité demeure.
Selon les accords d’Oslo qui ont été signés, le gouvernorat de Bethléem était classé en zones « A », « B » et « C », ce qui constituait une partie du processus de retrait devant se terminer avant la fin de l’année 1999, avant les négociations sur le statut final. Le tableau 1 illustre la distribution des zones et leurs populations respectives.
Le tableau montre que presque 88% de la population du gouvernorat de Bethléem vit dans les zones A et B, dont la superficie totale ne constitue pourtant que 13,3% (81,49 km²) de la superficie totale du gouvernorat et où la densité de population atteint 1899 habitants par km². En revanche, le reste de la population vit en zone « C », dont la superficie constitue 69,7% (423,98 km²) du gouvernorat, où se trouve la majeure partie des terres agricoles, des espaces ouverts et des zones de développement futur et où l’armée israélienne jouit toujours du plein contrôle et de la juridiction administrative sur les terres.
Les activités des colonies israéliennes ont débuté avec l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza en 1967. Les colonies israéliennes cherchent, de manière unilatérale et illégale, à créer sur le terrain des faits établis qui remettront finalement en cause une présence palestinienne durable ; elles cherchent également à instaurer une majorité israélienne sur les terres entre la vallée du Jourdain à la mer Méditerranée.
L’occupation, la confiscation des terres palestiniennes, le déracinement d’arbres fruitiers et la démolition de maisons palestiniennes se sont poursuivies sans interruption depuis lors. De janvier 1994 à Novembre 2010, ARIJ (the Applied Research institute – Jerusalem) a rapporté les violations israéliennes contre les terres et les propriétés palestiniennes dans le gouvernorat de Bethléem ; ainsi, ARIJ a noté la confiscation de presque 66 000 dunums (66 km², 10,8% de la superficie du gouvernorat de Bethléem) de terres palestiniennes, pour des buts israéliens divers. De plus, plus de 58 000 arbres fruitiers ont été soit déracinés, soit rasés, et 177 maisons palestiniennes ont été démolies dans cette période. Le tableau 2 indique les violations israéliennes dans le gouvernorat de Bethléem.
La colonie de Kfar Etzion fut la première colonie israélienne établie après la guerre de juin 1967, suivie par une véritable vague propagation des colonies israéliennes dans le gouvernorat. Aujourd’hui, le gouvernorat comporte 20 colonies israéliennes, accueillant plus de 107 000 colons empiétant sur les terres des Palestiniens du gouvernorat de Bethléem. Ces colonies sont construites sur une superficie de 19 100 dunums (19,1 km²), ce qui constitue environ 3,1 % de la superficie totale du gouvernorat. Voir le tableau 3 ci-dessous, dressant la liste des colonies israéliennes.
L’établissement d’avant-postes remonte à 1996, lorsque des colons israéliens sont parvenus à prendre le contrôle du sommet des collines des territoires palestiniens occupés. Les avant-postes se situent généralement assez près des colonies, à une distance comprise entre 1,6 et 6,5 kilomètres. Le gouvernement israélien n’a pas fourni aux colons un support financier direct, ce qui les colonies illégales et interdites ; néanmoins, dans le même temps, le gouvernement leur a fourni un support en termes d’infrastructures, par le biais de l’armée israélienne, ainsi qu’une couverture pour mener leurs attaques contre les terres palestiniennes.
Le but visé par l’établissement d’avant-postes par les colons israéliens (avec la collaboration indirecte du gouvernement israélien) a été décrit par Ariel Sharon, ministre israélien de l’agriculture de l’époque et ancien premier ministre, de manière très juste : il s’agit de s’emparer du plus possible de terres palestiniennes avant de « les céder aux Palestiniens lors des négociations ».
Les plans israéliens dans le gouvernorat de Bethléem
Les futurs plans israéliens de construction et d’expansion des colonies dans le gouvernorat de Bethléem incluent:
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Deux quartiers supplémentaires pour la colonie d’Har Homa. La stratégie d’ensemble définie par la municipalité israélienne de Jérusalem (le Master Plan Jérusalem 2000) indique la présence de deux nouveaux quartiers s’ajoutant à la colonie d’Har Homa, située au nord du gouvernorat de Bethléem. La stratégie d’ensemble (le Master Plan) prévoit que la superficie de la zone résidentielle d’Ahr Homa augmente de 1410 dunums, soit une hausse de 350% par rapport à sa taille actuelle de 400 dunums. Har Homa et ses quartiers supplémentaires doivent s’établir sur une superficie totale de 2500 dunums.
En juin 2004, des initiatives privées ont été lancées par la municipalité israélienne de Jérusalem (dont le statut n’est pas reconnu) pour construire illégalement une nouvelle colonie israélienne sur des terres agricoles qui appartiennent aux habitants d’Al-Walajeh, de Battir et de Beit Jala, à l’ouest du gouvernorat de Bethléem. La superficie totale des terres menacées de confiscation afin de construire ce projet de colonie est de 4111 dunums, dont 1766 dans les limites illégales de Jérusalem, et 2345 dans les villages de Beit Jala, Battier et Al-Walajeh.
La nouvelle initiative vise à créer une chaîne de colonies israéliennes entre Jérusalem et le bloc de colonies de Gush Etzion (au sud-ouest du gouvernorat de Bethléem), qui fera partie intégrante du plan dit de l’ « enveloppe de Jérusalem ». Ce plan vise à inclure le plus de terres possible, d’augmenter le nombre de Juifs au sein des limites illégales de Jérusalem, afin de créer des faits accomplis, d’altérer le statut démographique de la ville et d’influencer l’issue de futures négociations sur Jérusalem. Cette volonté a ainsi été exprimée par le député-maire Yehoshua Polak, qui affirmait que « nous voulons autant de Juifs à Jérusalem que possible, pour influencer la situation démographique ».
La future colonie israélienne, qui s’appellera « Giv’at Yael », doit inclure environ 13 200 logements et doit pouvoir accueillir plus de 50 000 colons juifs. Cette colonie finira l’anneau de colonies qui sépare Jérusalem et encercle Bethléem, commençant à Har Homa, s’étendant à Gilo et Har Gilo, se raccordant avec la colonie prévue de Giv’at Yael et continuant vers le bloc de Gush Etzion au sud-ouest.
Le 3 février 2005, la cour suprême d’Israël a rejeté une pétition présentée par 18 familles palestiniennes de Bethléem et Beit Jala contre la construction d’une route de contournement. Cette route doit être être construite parallèlement à la route du mur de ségrégation à l’entrée nord de Bethléem, s’étendant du checkpoint Gilo 300 à la zone de la tombe de Rachel. La route, selon des sources israéliennes, facilitera le mouvement des juifs religieux se rendant à la tombe en provenance de Jérusalem. Une semaine plus tard, Miriam Adani, la fondatrice et directrice du Kever Rahel Fund affirmait, cité par le quotidien JPost du 11 février 2005, que la décision de la cour constituait « la première étape vers l’établissement d’une communauté juive autour du complexe de la tombe de Rachel ».
En avril 2008, un groupe d’activistes de droite israéliens (du groupe « pour le développement de la colonies d’ « Har Shamuel » », accompagnés de colons du conseil régional de Gush Etzion) a affirmé ses intentions de construire une nouvelle ville israélienne sur les restes de la base militaire évacuée, d’ « Ush Ghrab », ou, comme l’armée israélienne l’appelle en hébreu, « Shdema », à l’est de Beit Sahour. La base militaire a été évacuée par l’armée israélienne le 27 avril 2006, mais l’emplacement demeure sous la juridiction de l’armée israélienne, puisqu’il est en zone « C ».
Un nouveau quartier pour la colonie d’Efrat : mi-février 2009, la cour militaire israélienne, affiliée à l’administration civile israélienne du gouvernorat de Bethléem, a rejeté huit des neuf pétitions déposées par les citoyens palestiniens des villages d’Al Khader et d’Artas, au sud-ouest de Bethléem, contre l’ordre militaire israélien émis en 2004, qui prévoyait la saisie de 1700 dunums de terres palestiniennes et les reconnaissait comme propriété de l’Etat. Le verdict israélien confirmant la saisie des terres ciblées a relancé le projet de construction d’un nouveau quartier pour la colonie d’Efrat, à l’emplacement même des terres ciblées, que le conseil de la colonie d’Efrat appelle la « 8ème colline ». Le nom du nouveau quartier prévu est « Giv’at Hayetim ». Le plan initial pour le nouveau quartier consiste à construire 2500 logements, et le projet a reçu l’approbation des autorités, mais ne continuera pas plus avant, plusieurs autres plans nécessitent également l’approbation pour être validées.
Le gouvernorat de Bethléem et le mur de ségrégation israélien
Dans le gouvernorat de Bethléem, le mur de ségrégation s’étend sur 78 kilomètres ; il commence dans la zone rurale de l’est, au nord du village d’Al-Khas, continue vers le sud pour atteindre Um Al-Qassies, s’étire vers l’ouest, contourne la partie de la montagne Abu Ghneim, au nord de Beit Sahour, avant de continuer au nord-ouest des villes de Bethleem et Beit Jala. Puis, il se prolonge vers l’ouest pour s’étendre le long de la route de contournement 60, au sud du village d’Al-Khader et continue au sud-ouest, vers le village de Wad Al-Nis pour englober la colonie d’Efrat. Après cela, le tracé du mur de ségrégation se dirige plus au Sud et au sud-ouest pour isoler et séparer la zone rurale de l’Ouest du gouvernorat de Bethléem, le long du bloc de colonies de Gush Etzion.
Ce bloc inclut également 8 communautés palestiniennes (avec une population supérieure à 22 500 Palestiniens), au sein de la zone de ségrégation occidentale, zone qui va effectivement devenir inaccessible aux Palestiniens qui ne résident pas dans ces communautés.
Un autre village palestinien, en dehors des zones agricoles de l’ouest, s’apprête à être totalement isolé: il s’agit du village d’Al-Walajeh (population en 2007 : 1972 habitants), qui sera enclavé et entouré, de tous les côtés, par le mur de ségrégation. Le village possèdera une seule sortie, gardée et surveillée, pour accéder à Bethléem.
Dans le gouvernorat de Bethléem, 160 647 dunums de terres seront isolés, derrière le mur. Par ailleurs, le mur de ségrégation confine dans un gros canton les villages ruraux à l’Ouest de Battir, Husan, Nahalin, Wadi Fukin, Al Jab’a, Khallet ‘Afaneh, Beit Sakaria et Khallet Al Batullah. En outre, il isole complètement le village d’Al Walajeh, l’enfermant derrière le mur par trois côtés, l’est, l’ouest et le nord, et le coupant au sud par une route de protection qui s’étendra le long de la route de contournement 436 et sera protégée des deux côtés par des fossés er des barbelés. Le tableau 4 détaille le statut du mur de ségrégation dans le gouvernorat de Bethléem.
Tableau 4: statut du mur de ségrégation dans le gouvernorat de Bethléem
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Statut du mur
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Longueur (Km)
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Sections déjà existantes
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26 (Km)
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Sections prévues
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42.8 (Km)
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Sections en construction
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9.2 (Km)
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Longueur totale du mur
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78 (Km)
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Portion totale du mur le long de la ligne verte = 3.2 km
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Source: base de données ARIJ, 2009
Tout mouvement en provenance ou vers ces villages sera entièrement contrôlé par les forces d’occupation israéliennes. Les habitants de ces villages (plus de 23 000 personnes) seront séparés de leurs terres, de leurs moyens de subsistance, et de services sociaux vitaux (hôpitaux, écoles, universités), présents uniquement dans les centres des villes à l’est du mur.
Des terres isolées dans le gouvernorat de Bethléem, 113 836 dunums (113,8 km²) sont des terres agricoles, en sus des 28 034 dunums (28 km²) de forêts et d’espaces naturels ; en effet, la plupart des terres agricoles de Beit Jala et d’Al Khader ainsi que la seule forêt utilisée à des fins récréatives seront coupés du reste du gouvernorat. L’entrée aux terres agricoles isolées sera réservée aux agriculteurs capables de prouver à une organisation juive accréditée (très probablement l’administration civile israélienne) qu’ils possèdent la terre ; seuls les propriétaires dont les noms sont inscrits sur les titres de propriété (généralement, les plus vieux de la famille) recevront un permis. En outre, l’administration civile israélienne n’émettra des permis que sur une base saisonnière. Par conséquent, les propriétaires rencontreront des difficultés à gérer eux-mêmes les terres cultivées, d’autant plus que les permis n’incluent pas le droit d’avoir recours des travailleurs ou du matériel supplémentaire.
La zone de ségrégation orientale dans le gouvernorat de Bethléem
Lorsque le projet de ségrégation unilatéral a été lancé par le gouvernement israélien, en juin 2002, un mur devait être construit le long de la Cisjordanie orientale. Cependant, la carte, approuvée par le gouvernement israélien et publiée par les forces d’occupation israéliennes le 30 avril 2007 indiquait que la section précédemment tracée, qui allait du village de Matallah, au nord-est de la Cisjordanie jusqu’au village d’Al Aqaba, plus au sud, était annulée. Néanmoins, Sharon, le premier ministre en avril 2004, indiqua que la barrière orientale serait maintenue en bloquant l’accès à la région de la vallée du Jourdain, en ajoutant qu’ « il est peu probable qu’un mur soit érigé dans un futur proche, sauf en cas de nécessite militaire ». Il nota aussi que « la zone de la vallée du Jourdain restera sous contrôle israélien même après la conclusion d’un accord avec les Palestiniens, car elle représente une zone stratégique pour la sécurité ».
La partie orientale du gouvernorat de Bethléem se situe au sein de la zone de ségrégation orientale de Cisjordanie. Cette zone s’étend des pentes orientales de Bethléem aux côtes occidentales de la mer morte ; cette zone, peu peuplée, couvre une superficie totale de 286 km² (soit 47% de la superficie totale de la zone).
Le fait que la grande majorité de cette zone ait été déclarée ou zone militaire fermée ou réserve naturelle depuis 1967 par le gouvernement israélien explique la faiblesse actuelle du nombre d’habitants. Parce ce que cette zone est une zone militaire fermée, l’armée israélienne a interdit tout type de développement dans la zone, qui est devenue complètement inaccessible pour les Palestiniens.
De plus, le 28 juin 2009, le bureau d’enregistrement des terres de la colonie de Ma’ale Adumin a publié dans le journal palestinien Al Quds 12 avis publics, concernant l’enregistrement de 139 000 dunums de terre le long des rives nord et ouest de la mer morte en tant que propriété de l’administrateur des terres de l’Etat d’Israël.
La majorité des terres ciblées pour la confiscation appartiennent au gouvernorat de Bethléem, coupant de ce fait la possibilité de tout accès futur à la mer morte et privant les Palestiniens d’opportunités légitimes d’investissement dans la zone. Plus significatif encore, le but et la volonté poursuivis par Israël avec ces procédures de confiscation consiste à façonner l’extension future du contrôle du gouvernement de Bethléem le long des terres à l’est, les seules qui restent disponibles pour une future expansion.
Les checkpoints israéliens (et autres obstructions) dans le gouvernorat de Bethléem
Les checkpoints ont toujours été l’une des procédures classiques de l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Cependant, c’est seulement depuis l’Intifada palestinienne en septembre 2000 que l’armée israélienne a augmenté le nombre de checkpoints en fonctionnement pour atteindre des niveaux sans précédent ; parallèlement, les restrictions imposées à la population palestinienne désireuse de passer ces checkpoints n’ont cessé d’augmenter,
En outre, ces dernières années, le comportement des soldats israéliens stationnant à ces checkpoints est allé au-delà du harcèlement habituel, incluant des actes clairement sadiques ou vicieux. De nombreux Palestiniens, de différentes couches de la société, des étudiants, des professeurs, des patients, du personnel médical, des employés, ont été sujets à des formes variées de cruauté de la part des Israéliens. Cette cruauté peut prendre la forme de corrections, d’humiliation (déshabiller les gens et les faire asseoir dans la boue), d’attente de plusieurs heures, sous le soleil ou dans le froid, avant d’être autorisés à traverser un checkpoint particulier.
La portée des actes des soldats israéliens aux checkpoints a des conséquences terribles sur la société palestinienne, rompant les liens sociaux, provoquant une séparation économique entre les districts, une hausse du taux de chômage, une perturbation des activités quotidiennes et de l’émigration interne. En sus, les services médicaux sont devenus catastrophiques, dans la mesure où le personnel médical, les médecins, et les patients peuvent se voir refuser l’accès par le checkpoint, y compris en cas d’urgence médicale. En de nombreuses occasions, les patients ont été transportés sur des fauteuils roulants ou des animaux (des ânes, notamment), puisque même les ambulances n’étaient pas autorisés à traverser. Dans de nombreux cas, cette attente a causé la mort des patients.
De plus, les soldats israéliens aux checkpoints imposent des délais à de nombreux checkpoints ; même s’il n’est pas certain que l’armée israélienne autorise de telles actions, peu importe, puisque des actions similaires et même plus brutales se sont déroulées en toute impunité.
Le gouvernorat de Bethléem n’est en rien différent des autres gouvernorats palestiniens. Il est parsemé de toutes sortes de checkpoints israéliens et d’autres obstacles, de toutes formes, utilisés par l’armée israélienne pour restreindre les mouvements des Palestiniens ; ces obstacles comprennent des barrages routiers en ciment, des monticules de terres, des checkpoints contrôlées par l’armée, des portes réservées aux agriculteurs, des tunnels, des portes en acier sur les routes secondaires, etc. Avant 2000, le gouvernorat de Bethléem avait seulement deux checkpoints permanents, situés à la périphérie du gouvernorat, aux points d’entrée à Jérusalem. Les obstructions se sont multipliées ces dix dernières années et prennent aujourd’hui 52 formes différentes. Le tableau 5 liste le nombre et les variétés des obstacles établis par l’armée israélienne pour restreindre et confiner les mouvements de plus de 176 000 Palestiniens résidant dans le gouvernorat de Bethléem.
Tableau 5:checkpoints israéliens dans le gouvernorat de Bethléem
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Type de checkpoint
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Nombre de Checkpoints
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Porte agricole
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8
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Checkpoint
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9
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Monticule de terre
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10
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Tour d’observation
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10
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Barrage routier
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2
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Porte routière
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5
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Tunnel
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5
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Checkpoint partiel
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3
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Total
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52
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Source: base de données ARIJ – 2010
Les conséquences de la multiplication de ces obstacles sur l’économie de Bethléem ont été dévastatrices ; des entreprises ont du fermer, le chômage a augmenté, jusqu’à atteindre des niveaux sans précédents ; le secteur du tourisme, une source majeure de moyens de subsistance pour de nombreux habitants de Bethléem, est littéralement paralysé, ce qui a pour conséquence d’affecter l’ensemble de l’économie et de répandre la frustration.
Les routes de contournement israéliennes dans le gouvernorat de Bethléem et aux alentours
Le terme de “route de contournement” n’était pas utilisé jusqu’à la signature des accords d’Oslo entre les Israéliens et les Palestiniens en 1993 ; il désigne des routes conçues pour l’armée et les colons, afin de contourner des villes et communautés palestiniennes, dans le contexte du redéploiement de l’armée israélienne. Depuis Oslo, Israël a intensifié ses efforts afin d’augmenter l’amplitude de ces routes ; cet effort est partie intégrante de la politique israélienne, qui consiste à chercher à imposer des faits établis sur le terrain, afin, au bout du compte, d’influencer l’issue des négociations avec les Palestiniens, notamment l’établissement d’un Etat palestinien viable et contigu. La majorité de la Cisjordanie est aujourd’hui en zone « C », qui contient l’ensemble des colonies israéliennes et par conséquent les routes de contournement, qui pénètrent de nombreuses zones classées « A » et « B », établissant un obstacle physique entre les deux zones contrôlées par les Palestiniens.
Simultanément au lancement d’un vigoureux programme de colonies après l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza, en 1967, les gouvernements successifs de l’Etat d’Israël ont adopté un concept de séparation, basé sur la création d’un réseau routier contrôlé par Israël. Ce réseau cherchera à faciliter la construction de colonies israéliennes ainsi que les mouvements des colons israéliens entre les colonies des territoires occupés et vers Israël. Le but ultime de cette politique est d’incorporer le réseau construit et contrôlé par Israël dans les territoires occupés au réseau routier en Israël.
Les Israéliens ont construit ces routes, prétextant des « raisons de sécurité ». Ces « raisons de sécurité » ont accordé à l’armée israélienne une excuse légitime pour exproprier des Palestiniens. Cette procédure avait déjà prouvé son efficacité lorsqu’Israël avait utilisé ces mêmes raisons de sécurité pour exproprier des Palestiniens, en prétextant la création d’une base militaire. Cette « base » est ensuite remise au contrôle de colons israéliens, qui en font une zone d’habitation civile. Pour Israël, cette manœuvre était la seule option disponible pour contourner le droit international, qui considère que l’expropriation pour un but autre que militaire constitue une « grave violation » du droit international.
Israël a également utilisé le prétexte du rôle militaire des colonies et des routes de contournement pour sa sécurité, ce qui a permis à l’armée d’exproprier des terres privées palestiniennes afin de construire de nouvelles colonies et de nouvelles routes. Israël affirme également que les routes construites bénéficieront également à la population palestinienne locale, qui serait autorisée à emprunter ces routes. Cependant, les routes construites par Israël sur des terres palestiniennes confisquées ont fortement facilité l’emménagement dans les colonies israéliennes, ce qui a encouragé les colons israéliens à prendre des initiatives et à construire des routes eux-mêmes. Ces routes sont généralement approuvées et adoptées a posteriori par l’armée israélienne afin de leur donner une ombre de légitimité.
En plus de leur rôle de connexion entre les colonies, les routes construites par Israël contribuent à freiner le développement des communautés palestiniennes de Cisjordanie, en créant des obstructions de facto à des zones destinées au développement.
Avant le déclenchement de la première Intifada, en septembre 2000, les Palestiniens disposaient d’un accès quasi-complet à ces routes de contournement ; ce n’était que lors des alertes de sécurité de l’armée israélienne que les Palestiniens n’étaient plus autorisés à emprunter ces routes, ou devaient se soumettre à un contrôle de sécurité conduit par les patrouilles de police aux frontières. Ces contrôles pouvaient dans certains cas prendre des heures.
Cependant, après l’Intifada de 2000, l’accès des Palestiniens à pratiquement toutes les routes de contournement a été interdit, à moins de posséder un permis spécial, émis par l’administration civile israélienne. Plus tard, l’armée israélienne a ainsi appelé ces routes de contournement où les Palestiniens n’étaient plus autorisés des « routes stériles », parce que sans Palestiniens.
Aujourd’hui, entre les portions construites et celles prévues, il existe presque 114 kilomètres de « routes de contournement », toutes en conformité avec le programme de colonies israéliennes. Elles cherchent à faciliter les mouvements entre les colonies et avec Israël, au-delà de la ligne d’armistice de 1949 (la Ligne verte).
Les Palestiniens aujourd’hui se voient refuser, pour des prétextes de sécurité, l’accès au réseau des routes de contournement, bloquées par des blocs de ciment, des tranchées, des monticules de terres, des barbelés ou des portes en acier. Ci-dessous, une description de chaque route de contournement (construite ou prévue) dans le gouvernorat de Bethléem.
De surcroît, Israël prévoit de construire une route de 30 kilomètres (la route de contournement 80) dans le gouvernorat de Bethléem. Une fois construite, cette route remettra en cause l’expansion urbaine des parties orientales du gouvernorat et séparera plus d’un tiers de la superficie du gouvernorat de Bethléem du reste du gouvernorat.
Les terminaux israéliens dans le gouvernorat de Bethléem
En septembre 2005, Israël a décidé d’établir 10 terminaux et 23 points de passage dans toute la Cisjordanie occupée ; cinq de ces terminaux sont en construction et sont destinés à un usage commercial, afin que des cargaisons puissent transiter par ces terminaux.
Israël a installé six terminaux aux périphéries du gouvernorat de Bethléem ; leur fonction principale consiste à contrôler les mouvements des habitants et les activités commerciales en provenance de et vers Israël. 2 terminaux commerciaux et quatre terminaux régulant les passages existent aujourd’hui. Deux sont en construction (au passage Al-Khader, à l’ouest de Bethléem et au passage Um Salamuna, au sud de Bethléem), deux sont encore en prévision (le passage Al Walajeg, au nord-ouest de Bethléem et le passage commercial d’Al JJab’a, au sud-ouest de Jérusalem, et deux sont déjà opérationnels, l’un à Rachel (Gilo 300), à l’entrée nord de Bethléem et le passage commercial de Mazmuria, à l’est de Bethléem. Ci-dessous, des informations détaillées sur les terminaux, leurs fonctions emplacement et statut.
1. Le terminal de Rachel (Gilo 300): un poste-frontière à l’entrée nord de Bethléem. Statut : opérationnel
Les constructions au terminal de Rachel ont commencé au début de l’année 2004. Plusieurs caravanes se sont ajoutées au site, en sus d’équipements modernes, de tours de surveillance et d’établissements de sécurité, visant à transformer le site en énorme terminal (poste-frontière) et séparant complètement Bethléem de Jérusalem. Le 15 novembre 2005, les autorités israéliennes ont inauguré le terminal « Gilo 300 », à l’entrée nord du gouvernorat de Bethléem.
2. Le terminal de Mazmuria – un passage commercial à l’entrée est de Bethléem. Statut : opérationnel
En septembre 2005, l’armée israélienne a confisqué des terres, dans les villages d’Al Khas et de Nu’man, à l’est de Bethléem. La confiscation a été effective lorsque quatre ordres militaires israéliens, respectivement les ordres 156-5-T, 154-5-T, 155-5-T et 52-05, ont été remis aux habitants des deux villages. Ces ordres les informaient que 43 dunums de leurs terres seraient confisquées afin de construire un passage commercial, mais également des segments de route menant au passage commercial, et le reliant à la colonie d’Har Homa et à Israël. De plus, l’armée israélienne projette d’établir un camp militaire sur 127 dunums de terres, appartenant à des Palestiniens de Beit Sahour, dès que la construction du mur de ségrégation sera terminée.
3. Terminal d’Al Jab’a – Statut: en prévision
Le deux août 2005, les forces d’occupation israéliennes ont remis aux habitants d’Al Jab’a deux ordres militaires, les informant de la confiscation de 181 dunums pour la construction du terminal d’Al Jab’a. Selon le premier ordre militaire (l’ordre T/1158/05), un total de 110 dunums de terre d’Al Jab’a et du village avoisinant, Surif, ont été choisis pour la confiscation, afin de faire du checkpoint existant, au sud d’Al Jab’a, un passage commercial. Le futur terminal saisira 43 dunums du village d’Al Jab’a, 64 dunums de Surif, les trois dunums restants provenant de terres situés sur la ligne d’armistice de 1949 (la ligne verte) qui appartenaient à l’origine au village d’Al Jab’a.
4. Passage Al Khader- Statut: en construction
Le 21 novembre 22005, l’armée israélienne a émis l’ordre militaire #210/05/T, afin de confisquer 85 dunums (selon l’ordre) de trois communautés palestiniennes, à l’ouest du district de Bethléem: Beit Jala, Battir et Al Khader, afin de construire un tunnel et un terminal pour les trajets entre les zones rurales à l’Ouest de Bethléem et le gouvernorat de Bethléem. Les terres confisquées se situent dans le bloc 2 d’Al Khader, les blocs 12 et 13 de Battir et le bloc 2 de Beit Jala. Le nouvel ordre militaire constitue une frontière entre les villages ruraux de l’Ouest (Battir, Husan, Nahalin et Wadi Fukin, en plus de trois hameaux, à savoir Afaneh, Al Batuta et Khallet Beit Sakaryia, pour une population totale excédant 18 000 personnes), qui seront isolés par le mur de ségrégation et le reste du district de Bethléem.
Le tunnel se trouve sous la route de contournement 60, alors que la zone ciblée par l’ordre militaire s’étend le long du chemin du village d’Al Khader. Le tunnel passe sous la route de contournement 60, afin de relier les habitants des villages ruraux palestiniens de l’Ouest aux services du centre de Bethléem. Néanmoins, les Palestiniens, quelque que soit le sens dans lequel ils prennent le tunnel, devront passer le terminal, surveillé par les forces israéliennes ; quant à ceux qui possèdent des terres au-delà du mur de ségrégation, ils doivent traverser le tunnel et passer par le terminal ; ils doivent également présenter un acte de propriété de leurs terres pour passer le terminal.
5. Passage d’Al Walajeh (terminal Har Gilo)- Statut: en prévision
Le 19 février 2006, les forces d’occupation israéliennes ont émis un nouvel ordre militaire (l’ordre 25/06/T), pour confisquer 39,8 dunums de terres d’Al Walajeh et de Beit Jala, respectivement les blocs 3 et 2, pour des raisons militaires. Cette confiscation vise principalement la construction d’un nouveau terminal dans cette zone, le « terminal Har Gilo », qui réduira l’accès des habitants d’Al Walajeh en provenance et vers le village. L’ordre militaire complète le mur de ségrégation israélien, mis en place sur les terres du village. Voir la section sur Al Walajeh.
6. Passage d’Um Salamuna – Statut: en construction
C’est le sixième terminal prévu par l’armée israélienne dans le gouvernorat de Bethléem. L’armée israélienne a émis le 5 septembre 2006 l’ordre militaire 69/06/T, ordonnant la confiscation de 152 dunums de terres d’Al Khader et de Beit Fajjar à Bethléem et de Beit Ummar à Hébron, afin de construire un nouveau terminal au sud du gouvernorat de Bethléem, afin de terminer la construction du mur dans cette zone.
Tableau 6: les terminaux contrôlés par Israël dans le gouvernorat de Bethléem
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Nom du terminal
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Fonction
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Emplacement
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Statut
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Umm Salamouna
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Commerciale
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Sud de Bethléem
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En construction
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Rachel-Gilo 300
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Point de passage
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Est de Bethléem
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Opérationnel
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Mazmurya
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Commerciale
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Est de Bethléem
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En construction
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Al Walajeh
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Point de passage
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Nord de Bethléem
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Prévu
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Al Khader
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Point de passage
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Ouest de Bethléem
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En construction
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Al Jab’a
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Commercial
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Sud-Ouest de Bethlehem
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Prévu
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Source: Base de données ARIJ – 2009
Les ordres militaires israéliens dans le gouvernorat de Bethléem
Israël a continué à émettre des ordres militaires afin de poursuivre la consolidation de son contrôle sur les territoires occupés. Pour cela, Israël a construit et développé des colonies, des routes de contournement, a confisqué des terres, etc., mais a aussi construit le mur de ségrégation. Dans le gouvernorat de Bethléem, l’armée israélienne a émis des centaines d’ordres militaires afin de mener à bien ses plans, dont beaucoup ne sont pas publics ou disponibles pour les intéressés. Les plans disponibles ont été enregistrés tels quels. Le tableau 7 détaille les ordres militaires israéliens qui ont été émis et sont disponibles dans le gouvernorat de Bethléem.
Tableau 7: Ordres militaires israéliens dans le gouvernorat de Bethléem.
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Type d’ordre militaire
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No. of Orders
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Démolition de maisons
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(Exécutées: 177)—(En instance: 476)– Total: 653
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Confiscation de terres
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Terres d’Etat
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61
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Mur de ségrégation
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44
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Usages militaires
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41
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Total
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799
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Source: base de données ARIJ concernant les ordres militaires – 2010
Récapitulatif
Le mur de ségrégation israélien constitue le dernier chapitre et un excellent résumé des activités de colonisation israélienne durant les quatre dernières décennies de l’occupation israélienne. Le mur laissera le gouvernorat de Bethléem en ruines, écrasé par le manque de potentiel pour le développement des zones urbanisées du gouvernorat ou tout autre but. Dans l’ensemble, le mur de ségrégation exclura effectivement 12% des terres du gouvernorat de Bethléem, qui se retrouveront isolées au sein de la zone de ségrégation occidentale (entre le mur et la ligne verte). Plus encore, 49% de la zone de ségrégation orientale est déjà déclarée zone militaire fermée par l’armée israélienne, depuis 1967. Le gouvernorat de Bethléem doit perdre, au total, environ 87% de sa superficie si les plans israéliens s’appliquent.
Les activités unilatérales de construction de colonies dans le gouvernorat de Bethléem constituent un acte de guerre contre la population palestinienne. L’empiètement du mur de ségrégation sur les terres de Bethléem est un danger croissant qui menace le développement, la viabilité et l’existence même du peuple palestinien dans tous les territoires occupés. Il ne prive pas seulement les Palestiniens de terres agricoles et de pâturage de valeur, il met également des barrières physiques à leur croissance naturelle et sépare les Palestiniens les uns des autres.
Malgré les critiques internationales, Israël poursuit ses projets unilatéraux de construction du mur de ségrégation, isolant et confisquant de larges étendues de terres du gouvernorat de Bethléem. Finalement, le gouvernorat de Bethléem perdra bien plus que le lien physique qui le relie (ou le reliait) à Jérusalem, il risque de perdre son lien spirituel également. Le tableau 8 montre l’état actuel du gouvernorat de Bethléem, à la suite du projet israélien.
Tableau 8: présentation de l’état actuel du gouvernorat de Bethléem, après les activités unilatérales menées par Israël pour imposer des faits établis.
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Bethléem
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Superficie 608 km²
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%
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Remarques
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Sous contrôle palestinien
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47.7
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7.9
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Cela comprend la zone « A », où les Palestiniens disposent du contrôle total.
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Sous semi-contrôle palestinien
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33.4
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5.5
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Cela comprend la zone « B », où les Palestiniens disposent du contrôle administratif, mais exclut 4 km² situés au sein de la zone de ségrégation.
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Zones de réserves naturelles
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101.6
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16.7
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Selon le mémorandum de Charm el-Cheikh (selon la phase 3 de mars 2000), la zone devait passer sous contrôle palestinien. Cependant, Israël maintient son contrôle sur la zone jusqu’à ce jour.
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Zone sous contrôle israélien, qui comprend la zone C, les zones militaires déclarées fermées par Israël et les zones de ségrégation.
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425.2
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69.9
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Zone sous contrôle israélien, à l’est de la zone de ségrégation israélienne et à l’ouest des réserves naturelles et des zones militaires fermées. Terres très probablement accordées aux Palestiniens lorsque les négociations entre les représentants israéliens et palestiniens reprendront.
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Total
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608
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100
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Source: Base de données ARIJ – 2010
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[*] L’établissement d’avant-postes de colonie relève d’une technique improvisé par les fonctionnaires israéliens, en coopération avec les colons israéliens: ces derniers s’emparent des sommets d’une colline et des alentours, proches de colonies existantes afin d’annexer l’emplacement à la colonie – si cet emplacement fait partie du plan d’ensemble de la colonie – et tout cela sous la protection directe de l’armée israélienne.